Les commentaires accompagnant ces enregistrements accusent la Gendarmerie d’avoir recruté des étrangers. Des informations non recoupées et démenties par la Gendarmerie nationale qui a annoncé, dans la foulée, aller prendre des mesures contre les auteurs de ces fausses informations pouvant semer la discorde et la division au sein de la Gendarmerie nationale et des Forces de l’ordre dans le contexte actuel.
Deux individus qui travaillent pour cette page ont ainsi été enquêtés, déférés au Parquet et placés sous mandat de dépôt à Antanimora, hier même. Incitation à la haine et usurpation sont les charges qui pèsent sur les deux personnes. Il s’avère en effet que les deux hommes ne peuvent pas se prévaloir du titre de journaliste, ne travaillant ni pour un organe de presse légalement constitué et ne disposant pas de carte de presse délivrée par l’Ordre des journalistes de Madagascar.
Logiciel espion
Dans la longue liste des cas de désinformation, l’on citera pour exemple l’histoire autour d’une présumée fuite du président de la Haute Cour constitutionnelle et de son épouse sous d’autres cieux. Ou encore la fausse convocation devant le Tribunal de première instance du Président de la République, qui a depuis démissionné pour cause de candidature à sa propre succession, sur la base d’un document qui a été véhiculé sur les réseaux sociaux et qui s’est révélé totalement faux.
Cette campagne de désinformation ne date pas d’hier. Durant le premier semestre de cette année, une vague de désinformation a inondé la toile. Des articles ne se basant sur aucune information vérifiable ont été publiés de manière quotidienne sur des sites étrangers. Ces articles ciblent souvent - pour ne pas dire quasi-systématiquement - les dirigeants actuels du pays. La question que chaque observateur averti se pose est de savoir qui est à la manœuvre.
Peut-être que les têtes pensantes de ce système seraient les mêmes qui ont tenté de pirater des téléphones malgaches, une affaire qui a été révélée par la presse française ces derniers jours ? Les informations rapportées par celle-ci laissent penser en effet qu’un ou plusieurs services de sécurité malgaches ont très vraisemblablement acquis une licence du logiciel espion Predator. Ce logiciel est installé dans un téléphone portable via des liens dans des messages sur lesquels les cibles doivent cliquer. Une fois installé, le logiciel espion transforme un smartphone en un dispositif d’écoute à distance et permet au pirate d’en siphonner les données.
Sekoia, une société de sécurité informatique française a révélé que des sites internet malveillants ont été mis en place, entre avril et août 2023, visant de potentielles cibles malgaches. Des sites qui ressemblent à de sites malgaches bien connus comme des sites de médias mais également des sites se présentant comme des blogs politiques pro-Rajoelina. Ce qui « pourrait suggérer que les utilisateurs du logiciel espion aient également cherché à viser des personnalités appartenant à l’entourage du Chef de l’Etat ou à son parti », indique Le Monde.
La rédaction